Le désir de Lorraine s’affirme
Par Parti Lorrain | Le 02/02/2021 | Commentaires (0) | Parti Lorrain
La création de la Communauté Européenne d'Alsace (CEA) le 1er janvier 2021 et la demande de Frédéric Bierry, son Président, de démembrement de la Région Grand Est à la suite des propos du Premier Ministre Jean Castex, qui avouait n’avoir jamais été convaincu par les grandes régions issues de la Loi NOTRe en 2015, ont récemment relancé le débat sur le découpage des nouvelles régions. En 2021, ces nouvelles régions ne sont toujours pas acceptées par leurs habitants. Dans la sphère politique régionale les avis sont partagés, même si la majorité des femmes et des hommes politiques n'ose pas remettre en question la Loi NOTRe et le découpage régional. Mais après le coup d'éclat alsacien, la parole se libère et au désir d'Alsace répond un désir de Lorraine qui s’affirme de plus en plus.
Les Lorrains, qui, jusqu'à présent se sont contraints à accepter cette région Grand Est imposée par Paris, commencent à dire tout haut ce qu’ils pensent en réalité tout bas. L'exemple le plus éloquent est celui du Maire de Metz, François Grosdidier, qui a demandé au Président de la République qu'il se positionne officiellement sur le nouveau découpage régional. « Au nom de quel principe républicain peut-on justifier qu’il y ait, avec une seule portion déterminée du territoire régional, un dialogue singulier, des engagements spécifiques, des accords particuliers ? Dois-je rappeler que la région Grand Est nous a été imposée dans son périmètre actuel et qu'elle est la seule région dont le chef lieu a été décidé par la loi ? Dois-je vous préciser que nous étions nombreux à espérer un retour au conseiller territorial dans le cadre des anciennes régions et que vous avez préféré confirmer ces grands ensembles ? », questionne-t-il.
La posture du Maire de Metz, ancienne capitale de la Région Lorraine, est symptomatique de ces Lorrains qui ne supportent plus le mépris des Alsaciens. Dès l’avènement de la Région Grand Est, ces derniers ont toujours tout exigé et obtenu aux motifs de leur fort particularisme et qu'ils étaient les seuls contraints d’être en Grand Est. Ils ont forcé l’Etat à légiférer pour que Strasbourg soit capitale régionale, sinon ils auraient été trop excentrés dans le nouvel ensemble. On appréciera pour les Champenois et les Ardennais situés à plus de 400 km de la nouvelle capitale régionale collée à la frontière allemande sur le Rhin ! Mais ce n'était pas encore suffisant pour les Alsaciens, ils ont exigé la Présidence de la Région, ce qu’ils ont obtenu avec Philippe Richert puis Jean Rottner. La Région Grand Est est donc depuis le début de son existence contrôlée par les Alsaciens et gouvernée depuis l'Alsace. Dans un souci de concorde régionale les Lorrains ont laissé faire leurs capricieux voisins mais la création de la CEA et les récentes déclarations de ses représentants ont tout changé.
Les Lorrains eux aussi ont un fort particularisme et une histoire bien singulière qui leur permettraient de demander leur sortie de la Région Grand Est et l’avènement d’une Collectivité Territoriale à statut particulier de Lorraine. Après tout, contrairement à l'Alsace, la Lorraine a rejoint très tardivement la France, en 1766, et le Traité de Vienne stipulait bien que cet ancien Etat souverain et indépendant devait conserver son parlement et une certaine autonomie une fois devenu français. Les Lorrains ont eux aussi des enjeux liés au transfrontalier et au bilinguisme. C'est en Lorraine qu'il y a le plus de travailleurs transfrontaliers et non pas en Alsace. De même, pour les transports, l'A31 est une des autoroutes les plus chargée du pays. L'instauration de l'écotaxe devait aider à soulager cet axe des camions internationaux et contribuer à son aménagement. Alors pourquoi la seule Alsace aurait droit de gérer ses autoroutes et de mettre en place une écotaxe ? Il en va de même de la politique régionale sur le transfrontalier et le bilinguisme.
Les Lorrains qui représentent la plus grande part de la population de la Région Grand Est ne peuvent plus accepter cette domination alsacienne et ces humiliations à répétition venant de Paris et de Strasbourg. La confiance est définitivement perdue et le désir de Lorraine est irrépressible ! Alors, oui, démantelons une fois pour toute la Région Grand Est ! Une fois cette action réalisée et le divorce consommé avec nos partenaires du Grand Est, la Collectivité Territoriale de Lorraine pourra gérer les dossiers lorrains (A31, liaisons ferrées Nancy-Metz-Thionville-Luxembourg, ouverture ferroviaire vers le Sud par la Vosges, Canal Saône-Moselle, enjeux environnementaux, bilinguisme, etc.) grâce à l'implication de ses conseillers territoriaux de Lorraine élus à la fois au département et à la région. Une échelle de proximité idéale en lien direct avec les enjeux et les besoins des Lorrains. Une collectivité territoriale avec une cohérence historique et culturelle tournée vers ses partenaires européens allemands, belges et luxembourgeois.
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