Déchets nucléaires - Bure
Le Parti Lorrain s'oppose à l'enfouissement des déchets nucléaires français à Bure, en Meuse.
Pour plus de renseignements sur l'enfouissement des déchets nucléaires à Bure, consultez le site BLE Fondation.
Le PL considère en effet que l’implantation de tels déchets dans notre belle province est une véritable injure faite à la Lorraine et aux Lorrains. Nous ne pouvons tolérer que cette dernière soit assimilée à la poubelle radioactive de la France.
Ce projet d’enfouissement a vu le jour en Lorraine, plus précisément aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne, dans un endroit vide, pauvre et déshérité, où la population est moins revendicatrice et plus disciplinée. Bien entendu, les représentants des partis dominants, au lieu de défendre et de promouvoir leur territoire, sont justes bons à toucher leurs indemnités parlementaires.
Nous, nous nous opposons farouchement à l’enfouissement des déchets radioactifs français pour des millions d’années en Lorraine. Ce projet n’apporte pas la fiabilité technique et technologique escomptée. L’ANDRA achète les consciences des élus et des habitants des villages concernés en leur promettant monts et merveilles (salles des fêtes, parking, nouvelle école, chèques pour l’embellissement des villages, etc.). Toutes ces compensations sont dérisoires au regard du préjudice à venir. Elles deviendront rapidement inutiles quand l’ensemble de la zone se sera vidée de sa population. En effet, personne ne souhaite vivre au-dessus d’une gigantesque poubelle nucléaire, encore moins des couples avec des enfants. Par conséquent, le projet, qui répond au doux nom marketing de « Cigéo », constitue un obstacle sérieux au développement économique et humain de la Lorraine, ainsi qu’à son image. Il ne doit en aucune manière constituer une voie de reconversion industrielle.
La Lorraine contribue déjà énormément à l’effort de la France en termes d’énergie nucléaire. Elle accueille l’une des plus importantes centrales nucléaires de France à Cattenom, ce qui occasionne d’ailleurs ponctuellement des crispations avec nos voisins belges, luxembourgeois et allemands. Dans ces conditions, pour quelle raison devrions-nous encore nous voir imposer ce cimetière atomique ?
N’oublions pas enfin que la France commet impunément en Lorraine un déni de démocratie. En effet, la pétition contre l’enfouissement des déchets radioactifs à Bure, qui a été signée par plus de 60 000 citoyens, a tout bonnement été balayée d’un revers de la main par Paris. Cette décision honteuse signifie que le fameux pays des droits de l’homme entend imposer ce projet d’enfouissement contre la volonté du peuple.
Par conséquent, le Parti Lorrain s’élève contre ce projet et contre tous les soi-disant « représentants de la chose publique » qui ont bradé notre province pour un plat de lentilles.
Débat public sur Cigéo : le Cahier d’acteur du Parti Lorrain
Dans le cadre du débat public sur Cigéo, relatif à l’enfouissement des déchets radioactifs français à Bure, en Meuse, le Parti Lorrain a rédigé un Cahier d’acteur pour marquer son opposition à ce projet et y développer ses arguments. Le document a été validé et publié par la Commission Particulière du Débat Public (CPDP).
Le Parti Lorrain base sa démonstration sur les risques inhérents à ce projet fou, sur la maîtrise des coûts réalisée au détriment de la sécurité, sur le danger que représente l’enfouissement des déchets nucléaires français pour le développement socioéconomique local et pour les générations futures, ainsi que sur le déni de démocratie que traduit l’imposition de ce centre stockage à la Lorraine et aux Lorrains.
Vous pouvez consulter et télécharger le Cahier d’acteur du Parti Lorrain sur le site internet de la CPDP. Il s’agit du Cahier d’acteur n°61.
La CPDP a également relevé deux questions essentielles soulevées par le Parti Lorrain dans le cadre de ce débat.
Question 1 : Une fois enterrés, comment les colis radioactifs pourraient-ils être sortis, techniquement et financièrement, dans un gruyère de 300 km de galeries ?
Question 2 : François HOLLANDE se disait « opposé au projet ici et ailleurs », comme le rapporte en mai 2000 un bulletin anti-nucléaire. La Mission granit s’est finalement enlisée et il ne reste aujourd’hui plus que Bure. La loi Bataille de 1991, votée par M. HOLLANDE, prévoyait pourtant d’expérimenter plusieurs types de sites en France. Dès lors, pourquoi le Président de la République HOLLANDE autoriserait-il à Bure le projet d’enfouissement que le député HOLLANDE a refusé en Corrèze ? Ce qui est valable pour la Corrèze l’est aussi pour la Meuse.
Déchets nucléaires à Bure : le projet CIGEO épinglé par la Commission citoyenne
Dans son rapport, la Commission citoyenne, constituée d’un panel de 17 personnes, estime que « la technicité des sujets n'est pas un obstacle à la compréhension par les citoyens dès lors que les explications sont données ». Mieux, elle affirme que « des citoyens formés et non déformés par les lobbys sont les meilleurs juges de l'intérêt général ». Elle demande en conséquence un moratoire sur les risques et les questions non résolues soulevées par le projet CIGEO (Centre Industriel de stockage Géologique des déchets radioactifs), ainsi que la recherche de solutions alternatives. L’enfouissement des déchets radioactifs à Bure n’est donc pas la « solution de référence », contrairement à ce qu’indique la loi du 28 juin 2006.
Interrogé par la Commission citoyenne, l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), organisme chargé de contrôler l’ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs), promoteur du projet CIGEO, a révélé que le calendrier ne pourrait être tenu, ce que l’ANDRA a confirmé. Une multitude d’études sont encore à mener. La Commission citoyenne a ainsi logiquement insisté sur l’ « amateurisme et l'à peu près » de ce dossier. Gravissime, quand on pense aux risques induits par ce projet.
Par ailleurs, cela fait maintenant plus de dix ans que des spécialistes clament que le site pressenti pour enfouir les déchets radioactifs à Bure se trouve à l’aplomb d’une zone géothermique. Or une règle fondamentale de sûreté impose de ne pas enfouir à un endroit où nos descendants pourraient naturellement être amenés à en exploiter la ressource. L’ANDRA a toujours nié l’existence de ce potentiel géothermique. Un cabinet d’expertise indépendant mandaté par le CLIS (Comité Local d’Information et de Suivi) a démontré fin 2013 la présence d’une telle source géothermique. L’IRSN a alors avoué qu’il n’avait fait jusque-là qu’estimer certaines caractéristiques de cette source. Par conséquent, dans cette histoire invraisemblable de déchets nucléaires, le promoteur et son contrôleur affirmaient que le sous-sol de Bure était propice à l’enfouissement, alors que leurs analyses n’étaient fondées que sur des « estimations ».
Ces éléments en disent long sur ce qui se trame à Bure, sur les méthodes utilisées pour parvenir à des fins contestées, ainsi que sur le degré de sérieux et de crédibilité du promoteur et de ses contrôleurs. Suite aux conclusions de la Commission citoyenne, on comprend mieux pourquoi la demande de référendum sur ce sujet sensible exprimée par plus de 50 000 habitants du secteur n’a jamais abouti. Ou comment bafouer un processus démocratique.
Dès lors, en reprenant les principes édictés dans la loi de 2006 et après les avancées techniques et scientifiques qui en découlent aujourd’hui huit ans plus tard, le législateur ne peut que changer la loi de 2006, sauf à aller à l’encontre des règles démocratiques et des précautions élémentaires de sécurité. Il convient donc de relancer la recherche d’alternatives à l’enfouissement des déchets radioactifs et de remettre en cause les fondements du projet Cigéo. C’est ce qu’avaient déjà préconisé les citoyens lors du débat de 2005-2006. Rappelons enfin que les travaux engagés depuis 20 ans à Bure ont englouti plus d’un milliard d’euros. La dernière loi de finance a prévu d’en rajouter un milliard supplémentaire.
(Source : CEDRA, Collectif contre l'Enfouissement des Déchets Radioactifs)
Commentaires (4)
- 1. | 24/08/2017
- 2. | 24/08/2017
Comme l’IRSN, l’ASN estime que « la recherche de la neutralisation de la réactivité chimique des colis de déchets bitumineux doit être privilégiée ». En effet, ces risques d’incendie exothermiques ont déjà été identifiés depuis longtemps sur ces colis confectionnés entre 1960 et 1990 et représentant 18 % du volume total de déchets amenés à être stockés de manière « réversible » dans le sous-sol meusien.
L’ASN souligne également d’autres failles concernant l’architecture du stockage, le dimensionnement de l’installation face aux agressions, la surveillance de l’installation et la gestion des situations post-accidentelles.
- 3. | 24/08/2017
- 4. | 17/07/2017
L’IRSN conclut qu’il est donc « nécessaire pour l’ANDRA, en relation avec les propriétaires des déchets, d’étudier la possibilité d’un prétraitement destiné à neutraliser la réactivité thermique des enrobés ou, à défaut, de revoir significativement les concepts, afin d’éliminer la possibilité qu’un incendie puisse se propager dans l’alvéole de stockage. A cet égard, les travaux que devrait conduire l’ANDRA sur ces sujets pourraient avoir un impact sur le contour de la demande d’autorisation de construction (prévue en 2018) ou les délais associés ».