Fête Nationale des Lorrains
Le Parti Lorrain ressuscite la Fête Nationale des Lorrains autour de sa vraie signification et de ses vraies valeurs.
La Fête Nationale des Lorrains, qui se déroule tous les 5 janvier depuis près de 550 ans, est une des plus vieilles du monde. La Lorraine a ainsi, à l’image de beaucoup d’Etats et de nations, sa propre fête nationale. Celle-ci commémore avec force et émotions la victoire des Lorrains lors de la fameuse Bataille de Nancy le 5 janvier 1477, une date qui marque un tournant important dans l’histoire tumultueuse de notre belle province. Aujourd’hui, malheureusement, seuls quelques Lorrains connaissent encore cette date et sa signification. Et pour cause, l’Etat Français s’est évertué depuis l’annexion de 1766 à effacer toutes les traces du prestigieux passé de la Lorraine en tant qu’Etat souverain.
Il nous paraît par conséquent important de rappeler les origines de notre Fête Nationale.
Le conflit de 1477 résulte des velléités expansionnistes de la Bourgogne. L'ensemble des Etats bourguignons était divisé en deux parties, avec d'une part le Duché de Bourgogne et d'autre part, les futurs « Pays-Bas » espagnols (environ actuel Benelux). Entre ces deux parties se tenaient la Champagne et les Duchés de Lorraine et de Bar. En 1467, Charles le Téméraire succéda à son père Philippe III le Bon. Le projet de sa vie était de relier territorialement ses Etats et d'obtenir une investiture royale, afin de recréer l'ancien royaume de Lotharingie.
Fête de la Lorraine et des Lorrains, 5 janvier 2014, Nancy - Reconstitution historique d'une formation de piquiers en hérisson (Crédits photos : Parti Lorrain)
Dans cette optique, il commença par prendre possession de la Haute-Alsace que l'Empereur Frédéric III lui donna en garantie d'un prêt de cinquante mille florins, qu'il était d’ailleurs incapable de rembourser. La Haute-Alsace constituait en effet une excellente tête de pont pour conquérir les cantons suisses. En 1473, le Téméraire s'empara du Duché de Gueldre, de part et d'autre de l’actuel Bas-Rhin. Le Duc de Bourgogne se tourna alors naturellement vers la Lorraine. Profitant de la jeunesse du nouveau Duc, René II, qu’il rencontra à Trèves, il signa avec lui un traité par lequel ils s'engagèrent à ne pas s'allier à Louis XI. De plus, René II accorda au Téméraire le libre passage de ses Etats et autorisa l'installation de garnisons bourguignonnes à Charmes, Darney, Epinal, Neufchâteau et Prény. Il faut dire que René II n'avait guère le choix car il ne pouvait pas compter sur le soutien de Louis XI qui venait également de signer une trêve avec Charles. Mais très rapidement, les incidents se multiplièrent entre la population lorraine et les garnisons bourguignonnes. Pour pallier ce problème, René II prit contact avec les adversaires du Duc de Bourgogne, à savoir Louis XI, les Confédérés Suisses, eux-aussi menacés par les projets d'expansion du Téméraire, et les villes de Haute-Alsace qui subissaient également les abus de l'administration bourguignonne. Louis XI signa alors plusieurs traités, avec les Suisses en octobre 1474, avec Frédéric III en décembre 1474 et surtout avec Edouard IV en août 1475, ce qui isola Charles le Téméraire.
Afin de sortir de son isolement, le Duc de Bourgogne commença par signer une nouvelle trêve avec Louis XI avant d’attaquer la Lorraine à l'automne. Il prit rapidement Charmes et Epinal. Nancy tomba le 24 novembre 1475 après un mois de siège. La Lorraine sembla alors perdue pour René II qui, prudent, s’était réfugié à Joinville. Par cet acte hautement symbolique, le Téméraire reconstituait ainsi l'ancien royaume de Lothaire avec Nancy pour capitale.
De nouveaux baillis furent nommés, des officiers et des capitaines bourguignons furent de même établis dans les places fortes. Les Etats de Lorraine se rallièrent au vainqueur et Charles se proclama Duc de Lorraine.
Le 11 janvier 1476, il quitta la Lorraine pour combattre les Confédérés Suisses. René II, de son côté, avait rejoint la Ligue de Constance, composée des adversaires suisses et alsaciens du Téméraire. Une première bataille eut lieu le 2 mars 1476 à Grandson, où les troupes du Duc de Bourgogne se débandèrent puis s'enfuirent, abandonnant un énorme butin aux Confédérés. Pour venger cet affront, Charles de Bourgogne marcha sur Morat où il fut à nouveau sévèrement battu le 22 juin 1476. Son armée y fut taillée en pièces et ce qui lui restait d'artillerie fut perdu. Le Duc se replia alors à Dijon où il essaya, tant bien que mal, de reconstituer une armée en levant de nouvelles troupes.
Dépot de la traditionnelle gerbe commémorative du Parti Lorrain aux pieds de la statue équestre du Duc René II Place Saint-Epvre à Nancy (Crédits photo : Parti Lorrain)
A l'annonce des défaites bourguignonnes, la Lorraine commença à se révolter. Des partisans lorrains s'emparèrent de Vaudémont, puis chassèrent les garnisons installées à Arches, Bruyères, Remiremont et Bayon. René II les rejoignis à Lunéville qui fut repris le 20 juillet. Deux jours plus tard, ce fut au tour d’Epinal de se rendre.
Le 22 août 1476, à la tête d'une armée de quatre à cinq mille hommes, le Duc de Lorraine mit le siège devant Nancy, défendu par une garnison bourguignonne de deux mille soldats, majoritairement anglais. Aucun des messages envoyés par Charles pour annoncer son arrivée prochaine ne parvint à Nancy, dans la mesure où ils furent tous interceptés par les agents lorrains. Au bout d'un mois et demi, c’est-à-dire le 7 octobre, les Anglais forcèrent la ville à ouvrir ses portes. Le lendemain, la garnison bourguignonne quitta Nancy pour le Luxembourg, où de nouvelles armées bourguignonnes se préparaient.
Cependant, le 25 septembre, le Téméraire avait quitté Gex à la tête d'une armée de dix mille soldats en direction de Nancy. Le 9 octobre, René II l'attendait sur la rive Est de la Moselle pour l'empêcher de traverser la rivière, mais Charles resta sur la rive Ouest et se dirigea vers Toul, où, le 10, il fit la jonction avec son armée de six mille hommes qui arrivait du Luxembourg. Le 16 octobre, les Bourguignons traversèrent la Moselle. Le Duc de Lorraine, à la tête de neuf mille hommes ne put rien faire pour les en empêcher et se replia à Saint-Nicolas-de-Port. Il se rendit ensuite en Alsace et en Suisse pour obtenir des renforts.
Le 22 octobre, Charles le Téméraire mit le siège devant Nancy, défendu par deux mille soldats, principalement des vétérans de Morat. Son armée s'installa sur une butte qui se trouve sur l'emplacement actuel de la Place Thiers. Même si les différent capitaines bourguignons préconisèrent de lever le siège et de se rendre à Pont-à-Mousson ou à Metz, pour reprendre l'offensive au printemps, le Duc de Bourgogne s’obstina à poursuivre le siège. De rares partisans lorrains harcelèrent régulièrement les Bourguignons et l'hiver fut rigoureux. Ce ne fut donc guère étonnant de voir le moral des troupes bourguignonnes baisser. Ainsi, les désertions se multiplièrent.
Pendant ce temps, René II ne resta pas inactif. Même si la Confédération Suisse ne souhaita pas intervenir, elle l'autorisa à engager neuf mille mercenaires. Huit mille soldats alsaciens le rejoignirent également. Un détachement bourguignon envoyé en éclaireur le 2 janvier 1477 fut complètement anéanti. René II se présenta pour la Bataille de Nancy avec une armée de dix-neuf à vingt mille soldats.
La Bataille de Nancy, Eugène Delacroix, 1831, Musée des Beaux-arts de Nancy
Le Duc de Bourgogne ne disposait plus quant à lui que d'environ trois mille hommes. Livrer bataille dans ces conditions fut pure folie. Mais, en apprenant l'arrivée prochaine de l'armée de René II, le Téméraire prit position, avec le peu de troupes qu'il lui restait, sur un promontoire près de Jarville. Le dimanche 5 janvier, peu avant l'aube, René II quitta Saint-Nicolas-de-Port avec son armée qui avançait dans la campagne lorraine recouverte de neige. A Laneuveville, des éclaireurs repérèrent un guetteur bourguignon et le tuèrent. A partir de ce moment, le Téméraire ne sut plus rien de l'armée qui arrivait. Les capitaines et René II, sur les rapports des éclaireurs, décidèrent de contourner l'armée bourguignonne par le bois de Saurupt pour l'attaquer de flanc. L'effet de surprise fut total et le sort de la bataille se joua en quelques minutes. Charles le Téméraire tenta de se retourner contre l'assaillant, mais l'ensemble de ses maigres troupes se disloquèrent et s'enfuirent. Ce n'est que le surlendemain que son corps méconnaissable fut retrouvé et identifié. La tradition rapporte, sans grande certitude, qu'il fut en partie dévoré par des loups. Il fut par la suite inhumé avec grand soin à la collégiale Saint-Georges. Une croix est posée pour marquer le lieu de la mort du Téméraire, qui correspond à l'actuelle Place de la Croix de Bourgogne. Enfin, devant le numéro 30 de la Grand-Rue à Nancy, une indication « 1477 » sur les pavés indique l'emplacement où le corps du Téméraire fut déposé avant son inhumation.
Quelques temps plus tard, sur les lieux mêmes de la bataille, René II fit édifier l'église Notre-Dame-de-Bonsecours, qui fut reconstruite par Stanislas pour en faire son tombeau. René II fit également bâtir dans la ville la chapelle des Cordeliers, appelée à devenir le mausolée des Ducs de Lorraine. De même, le Duc victorieux éleva à Saint-Nicolas-de-Port un édifice imposant pour symboliser sa reconnaissance au Saint Patron de la Lorraine. René II décida par ailleurs d’organiser chaque année un défilé dans les rues de Nancy, afin de commémorer la Victoire Lorraine. Cette tradition a ancré le Patriotisme Lorrain né à la suite de la Bataille. Lors de cette journée, le Duc sortait de son palais et allait boire un verre dans une auberge aux alentours de la Grand’ rue. On gardait ensuite précieusement le verre dans lequel le Duc avait bu.
Pour rappeler à tous la défaite du Téméraire, la Ville de Nancy adopta comme emblème le chardon et comme devise « non inultus premor », c’est-à-dire « nul ne s'y frotte », ou « qui s'y frotte s'y pique ».
Aujourd’hui encore, le souvenir de la Bataille de Nancy est bien présent. Un monument situé Place de la Croix de Bourgogne en rappelle les faits.
Mais après le renoncement du Duc François III, c’est Chaumont de La Galaizière qui prit les commandes du Duché de Lorraine, encore nominalement indépendant. Le chancelier français s’empressa alors d’interdire la Fête Nationale des Lorrains, comme tout ce qui pouvait rappeler le souvenir d’un Duché indépendant et puissant. Face à la répression, les Lorrains ont lentement oublié leur Fête Nationale. On l’évoquait, la célébrait parfois encore en cachette sous le couvert de la Fête des Rois Mages, mais cela ne l’empêcha pas de tomber dans l’oubli au fil du temps.
Pourtant, en 1977, à l’occasion du 500ème anniversaire de la Bataille de Nancy, la Fête Nationale des Lorrains fut à nouveau célébrée par l’association Mémoire des Lorrains. Malheureusement, ces commémorations furent immédiatement récupérées par les mouvances d’extrême droite dans le même but que Chaumont de La Galaizière. La participation de sympathisants du Front National et du Bloc identitaire continue de décrédibiliser cette coutume ancestrale.
C’est la raison pour laquelle, en vertu de ses valeurs et de ses convictions, le Parti Lorrain entend redonner tout son sens à la Fête Nationale des Lorrains, afin qu’elle redevienne la Fête de tous les Lorrains.
Le Peuple Lorrain doit en effet se réapproprier cet évènement pour qu’il ne tombe pas entre les mains d’extrémistes et de racistes qui ne comprennent rien à la symbolique du 5 janvier et qui qui n’ont rien à faire Place de la Croix de Bourgogne.
Le Parti Lorrain appelle donc les Lorraines et les Lorrains à célébrer leur Fête Nationale en le rejoignant et en arborant sur leurs balcons et fenêtres le drapeau lorrain. Cela constituerait le plus bel hommage à nos ancêtres qui se sont fièrement battus pour leur liberté.
Place Saint-Epvre à Nancy - 5 janvier 2017 (Crédits photo : Parti Lorrain)
Commentaires (1)
- 1. | 23/01/2013
Dépôt de la gerbe au pied de la statue de René II et Marche Lorraine : http://www.youtube.com/watch?v=3cdh4b1Ra-k
Trade Mark : http://www.youtube.com/watch?v=s3A01R3zh1U
Remerciements et discours du Président : http://www.youtube.com/watch?v=J4wUprJtPDY
Seven Nation Army : http://www.youtube.com/watch?v=dwEW3aOO83Y
Ces vidéos sont également consultables sur BLE Web TV : http://blewebtv.e-monsite.com/.