Paul Joseph Rall
Communiqué du Parti Lorrain suite au point de vue de M. Paul Joseph Rall, ancien chef de cabinet d’Adrien Zeller
Par Parti Lorrain | Le 16/08/2017 | Dans Opinion | Commentaires (0)
Le Parti Lorrain souhaite vivement réagir suite au point de vue exprimé par M. Paul Joseph Rall dans les Dernières Nouvelles d’Alsace du 12 août 2017 au sujet de son souhait de revenir d'une certaine manière au Reichsland d’Alsace-Moselle. En effet, M. Rall ferait mieux de s’occuper de ses affaires au lieu de s’ingérer dans celles des autres, celles des Lorrains en particulier. Par ses déclarations, il cherche ainsi à déchirer à nouveau la Lorraine, comme en 1871, et à diviser les Lorrains en parlant en leur nom pour décider à leur place et leur imposer ses positions.
Nous rappelons à ce titre à M. Rall que le concept d’Alsace-Moselle, né de la défaite de Napoléon III à Sedan face à la Prusse et de la proclamation du Reich dans la galerie des glaces du Château de Versailles, n’est qu’une pure invention, une escroquerie intellectuelle. En effet, les limites départementales actuelles correspondent à l’avancée des troupes allemandes en 1871. Le département de la Moselle tel qu’il l’est aujourd’hui reprend en fait un bout des anciens départements de Moselle, de Meurthe et des Vosges. Avant la Guerre de 1870-1871, Longwy était par exemple en Moselle et Sarrebourg en Meurthe. C’est la raison pour laquelle après l’Annexion, les Allemands dénommèrent ce territoire Elsass-Lothringen pour Alsace-Lorraine et en aucun cas Alsace-Moselle. M. Rall aurait-il besoin des services d’un traducteur ? L’Alsace-Moselle repose par conséquent sur une illusion, une réécriture de l’Histoire qui commencerait seulement en 1871 en niant tout ce qui s’est passé avant, notamment les 807 ans d’histoire lorraine en tant qu’Etat.
Par ailleurs, en qualifiant Metz de ville « industrieuse », M. Rall étale sa méconnaissance totale de la cité aux 3 000 ans d’histoire et de la Lorraine, comme on étale sa confiture. Pour information, Metz n’a jamais été une cité industrielle. L’industrie se trouve plus au Nord, principalement dans les Vallées de la Fensch et de l’Orne. La ville est au contraire historiquement un carrefour commercial et économique depuis l’Antiquité. Les arrivées de Waves et de Muse, tout comme l’attractivité du centre-ville messin, en attestent encore aujourd’hui. Metz a de même toujours exercé une certaine influence culturelle que le Centre Pompidou-Metz n’a fait que conforter.
A ce petit jeu-là, pour coller beaucoup mieux à l’histoire et en suivant le raisonnement de M. Rall, le Parti Lorrain va demander et créer les conditions d’un juste retour au territoire lorrain de l’Alsace Bossue (le débat agite d’ailleurs la sphère locale depuis quelques années), ainsi que du Pays Welche et du Val d’Argent dans le cadre d’une sortie du Grand Est. D’ailleurs, pour ce qui est du cas particulier de Sainte-Marie-aux-Mines, le pont qui enjambe la rivière rappelle, en présentant sur son parapet le blason à la Croix de Lorraine et celui aux trois écus, que la rive gauche de la ville appartenait au Duché de Lorraine, tandis que la rive droite faisait partie de la seigneurie de Ribeaupierre. Notons de même que les Ducs de Lorraine possédaient également en Alsace les seigneuries de Thanvillé et de Saint-Hippolyte, ainsi que des droits sur plusieurs villages et abbayes, dont Rosheim.
Si l’intention de sortir de la méga-région Grand Est de M. Rall est louable, celle-ci ne doit pas se faire par opposition aux Lorrains et aux Champenois pour servir les seuls intérêts alsaciens, mais au contraire en partenariat et en bonne intelligence avec les voisins. C’est également uniquement de cette manière que les spécificités du Droit Local pourront être pérennisées et modernisées. A ce titre, le Parti Lorrain propose de créer les conditions juridiques et constitutionnelles pour que le Droit Local mosellan soit étendu à l’ensemble du territoire lorrain, voire à l’ensemble du territoire français, afin, une fois n’est pas coutume, de niveler par le haut, en excluant toute forme d’égoïsme et de repli sur soi.
Toute réforme territoriale intelligente ne pourra ainsi passer que pour une redistribution des compétences au profit des Régions, pour leur donner de véritables leviers politiques et économiques, si possible dans le cadre d’une France fédérale, et non pas par un énième bidouillage servant uniquement les intérêts de certains Alsaciens.
Que certains n’oublient donc pas la devise de la Lorraine, « Qui s’y frotte s’y pique », ni le souvenir de la Bataille de Saverne.