Parti Lorrain
Troisième édition de la Fête de la Lorraine et des Lorrains : dire NON à la fusion de la Lorraine
Par Parti Lorrain | Le 08/01/2015 | Dans Parti Lorrain | Commentaires (0)
Après le succès des deux premières éditions, marquées notamment par la prestation de la compagnie de l’Alérion Médiéval en 2014, qui avait transporté les visiteurs dans l’ambiance de la Bataille de Nancy grâce à différentes manœuvres de piquiers et des démonstrations de combats à l’épée et de tirs d’arquebuses, la Fête de la Lorraine et des Lorrains revient ce samedi 10 janvier 2015. Organisées par le Parti Lorrain (PL), les cérémonies se dérouleront à 15h00 Place Saint-Epvre à Nancy.
Une gerbe commémorative sera déposée au pied de la statue équestre de René II, Duc de Lorraine et vainqueur de la Bataille de Nancy, en 1477. Le Président du Parti Lorrain présentera ses vœux à l’auditoire et rappellera les origines et la signification du 5 janvier. La Fête de la Lorraine et des Lorrains, qui se déroule depuis plus de 500 ans, est l’une des plus vieilles « Fêtes nationales » du monde. Elle commémore avec émotion la victoire des Lorrains sur les troupes de Charles le Téméraire lors de la fameuse Bataille de Nancy, le 5 janvier 1477. Ce succès assura pendant des décennies l’indépendance et la prospérité de la Lorraine en Europe.
Quelques années après, René II fit élever à Saint-Nicolas-de-Port un édifice imposant pour exprimer sa reconnaissance au Saint Patron de la Lorraine. Il décida également d’organiser chaque année un défilé dans les rues de Nancy, afin de commémorer la Victoire Lorraine. Pour rappeler à tous la défaite du Téméraire, la Ville de Nancy adopta comme emblème le chardon et comme devise « non inultus premor », c’est-à-dire « nul ne s’y frotte », ou « qui s’y frotte s’y pique ». Bien plus tard, la France fit interdire cette « Fête nationale lorraine », comme tout ce qui pouvait rappeler le souvenir d’un Etat indépendant et puissant. Face à la répression, les Lorrains délaissèrent lentement leur Fête. On l’évoquait et la célébrait parfois encore en cachette sous le couvert de la Fête des Rois Mages, mais cela ne l’empêcha pas de tomber dans l’oubli au fil du temps.
Depuis plusieurs années, le Parti Lorrain ressuscite la Fête de la Lorraine et des Lorrains de manière festive et populaire.
Tous unis contre la fusion !
Les cérémonies prendront cette année un caractère particulier, marqué par le contexte de la fusion annoncée de la Lorraine avec l’Alsace et la Champagne-Ardenne. La troisième édition de la Fête de la Lorraine et des Lorrains sera en effet l’occasion pour les Lorrains d’exprimer leur rejet de cette fusion. Improvisée en catimini sur un coin de table de l’Elysée, la nouvelle carte des régions nous fait reculer de 40 ans. En effet, alors que de plus en plus de responsabilités étaient attribués aux collectivités, le pouvoir jacobin parisien se permet brusquement de leur retirer la compétence générale tout en organisant leur charcutage !
Depuis Louis XIV, la France se construit sur le mythe d’une organisation rationnelle de son territoire. Comme si ce pays était un jardin dont on reverrait l’agencement des bosquets et des plans d’eaux géométriques. La nouvelle carte des régions ne repose sur aucune logique.
Le pouvoir central nous parle ainsi de faire des économies. Or, force est de constater que rien ne permet actuellement de mesurer objectivement les économies et l’efficacité de ce meccano géographique. Divers chiffrages sont avancés. Certains estiment même que la réorganisation territoriale entraînerait davantage de coûts ! Paris entend fusionner des régions entre elles sans déterminer quelles seront les compétences des uns et des autres, ni mêmes les ressources fiscales et financières qui seraient attribuées aux territoires remodelés. L’argument économique de la « réforme » n’est donc pas recevable.
Par ailleurs, personne n'a apparemment eu l'idée de faire appel aux lumières d'un géographe expert de l'organisation de l'espace. C’est pourtant l’une des spécialités phares de l'école française. Au final, la méthode et les critères utilisés sont affligeants et dénués de sens. Notre Lorraine se voit forcer de fusionner avec l’Alsace et la Champagne-Ardenne. D’une superficie de 23 547 km², la Lorraine fait les trois quarts de la Belgique. Elle est également plus grande que de nombreux Länder allemands tels que la Sarre (2 569 km²) ou encore la Rhénanie-Palatinat (19 853 km²). La différence avec nos voisins fédérés n’est pas une question de taille « critique », mais d’attributions de compétences et de pouvoirs. De son côté, la Corse, forte de ses 300 000 habitants, a le droit de rester seule. Par conséquent, l’argument géographique ne tient pas la route non plus.
En outre, imposer des fusions et défigurer à ce point le paysage régional sans la moindre consultation citoyenne pose un grave problème de légitimité et d’appropriation. Ce n’est pas digne d’une véritable démocratie. Un tel passage en force constitue une insulte envers le peuple, un mépris total.
Dans le cadre d’une constitution d’une nouvelle région Lorraine-Alsace-Champagne-Ardenne, l’association de la Lorraine et de l’Alsace, deux territoires à forte identité, souvent antagonistes, n’a déjà rien de naturel, contrairement à ce que l’on pourrait croire depuis Paris. En 3 000 ans d’histoire, l’appellation « Alsace-Lorraine » n’apparaît qu’au lendemain de la Guerre de 1870-1871, après que le premier Reich allemand ait annexé le Nord-Est de la Lorraine et l’Alsace, afin d’assouvir sa pulsion expansionniste. Une bonne partie de la mythologie républicaine française s’est construite autour de ces « provinces perdues », oubliant au passage leurs spécificités. L'Alsace-Lorraine n'a jamais été et ne sera jamais une communauté de destin choisie par ses habitants.
Que dire à présent de l’ajout de la Champagne-Ardenne à cet espace ? D’une part que tout le monde y est opposé, que ce soit en Lorraine, en Alsace et en Champagne-Ardenne. D’autre part, que les points communs à la Lorraine et la Champagne se résument essentiellement au partage d’un unique pôle de compétitivité. Enfin, que le rattachement de la Champagne, terre des sacres des rois de France, à la Lorraine, constituerait une véritable insulte lancée à l’histoire lorraine, ancien Etat souverain et indépendant.
Par conséquent, le Parti Lorrain appelle tous les Lorrains à venir célébrer leur Fête et à dire NON à toute fusion de la Lorraine, synonyme de sa disparition en tant qu’entité administrative. Le Parti Lorrain invite les Lorrains à le rejoindre pour dire NON à tous ces marchandages politiques éloignés de toute logique économique et territoriale. Le Parti Lorrain demande enfin aux Lorrains de s’unir pour dire NON à cette caricature de démocratie et de décentralisation.
A défaut de la reconstitution à court terme d’une grande Lorraine, le Parti Lorrain se prononce pour la création d’un Conseil Unique de Lorraine et rejette idée de toute fusion de la Lorraine.
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Mouvement progressiste et démocratique créé en janvier 2010, le Parti Lorrain fonde ses idées sur le respect de la démocratie, du progrès et de l’Europe. Par le mot progrès, le PL a la volonté de faire avancer la société dans un idéal humaniste et de développement qui rejette toute forme de racisme et de xénophobie. Il entend impulser une réforme de l’Etat français jacobin vers une structure résolument moderne et fédérale. L’idée est de mettre l’échelon territorial au cœur de la prise de décisions. La Lorraine pourra de cette manière mettre en œuvre sa propre stratégie de développement économique.
Hunger Games : du District 12 à la Lorraine
Par Parti Lorrain | Le 02/01/2015 | Dans Opinion | Commentaires (1)
Il existe de nombreuses similitudes dans The Hunger Games (Les Jeux de la Faim) entre la Lorraine et le District 12, ainsi qu’entre Paris et le Capitole. Terrifiant.
The Hunger Games est une trilogie de science-fiction dystopique écrite par l’Américaine Suzanne Collins. Elle est composée des romans Hunger Games, L’Embrasement et La Révolte, qui ont tous été adaptés au cinéma. L’histoire se déroule dans un futur indéterminé. Dirigé par le Président Snow, le régime dictatorial de Panem est né des cendres de l’Amérique du Nord après l’utilisation de l’arme nucléaire. Le nom « Panem » vient de la célèbre formule du poète latin Juvénal « panem et circenses » qui signifie « du pain et des jeux » (Satire 10, vers 81). Celle-ci fait référence aux deux seuls centres d’intérêt des Romains du Ier siècle après Jésus-Christ selon le satiriste : la nourriture et le divertissement. La capitale de Panem est une ville appelée le Capitole. Située dans les Montagnes Rocheuses actuelles, elle centralise tous les pouvoirs politiques. Le pays est divisé en douze districts vivant sous différents seuils de pauvreté contrôlés d’une main de fer par le Capitole. En comparaison des districts, le Capitole possède une technologie très avancée. Ses citoyens sont heureux et riches. Ils ignorent la faim et l'oppression qui touchent les douze districts. Ils s'intéressent aux défilés de couture, aux fêtes, aux choses superflues et aux Hunger Games. Lors des banquets, il est coutume d’absorber des breuvages pour se faire vomir et pouvoir continuer à manger. Les habitants du Capitole se distinguent par leur accent (de style parisien) et ont souvent des noms dérivés de la Rome antique. La mode au Capitole est très excentrique. Les citoyens se maquillent la peau et se teignent les cheveux de couleurs vives. Certains subissent des opérations esthétiques souvent extrêmes.
Exploités par le pouvoir central, les districts fournissent au Capitole nourriture, énergie et matières premières. Contrairement à la capitale de Panem, riche et futuriste, les districts croupissent dans différents niveaux de pauvreté, de faim et de terreur. Ces derniers sont justement numérotés de 1 à 12 selon leur richesse. Ainsi, le District 1 est le plus riche et le 12 le plus pauvre. Le District 3 fait cependant figure d’exception en étant moins riche que le 4. Chaque district est spécialisé dans une ou plusieurs productions. Le District 1 fabrique par exemple des objets de luxe.
Il existe en réalité un treizième district qui a été rasé 74 ans avant le début de l’histoire, pendant les « Jours Obscurs ». Ces derniers font référence au soulèvement des districts contre le Capitole. Les Hunger Games furent instaurés en punition de leur révolte. Organisés chaque année, ils rappellent cruellement la victoire du Capitole aux habitants des différents districts et annihilent toute tentative de nouvelle rébellion. Les Jeux consistent à envoyer une fille et un garçon de chaque district, surnommés « Tributs », dans une arène pour un combat à mort. Agés de 12 à 18 ans, les 24 malheureux sont tirés au sort le jour de la « Moisson ». Les enfants du Capitole ne participent pas à la tuerie des Hunger Games. Tous les 25 ans, le Capitole organise les « Jeux de l'Expiation ». Il s’agit d’une édition spéciale encore plus cruelle et plus impressionnante avec des règles particulières. Le vainqueur est largement récompensé et retourne dans son district avec suffisamment d'argent et de nourriture pour le reste de sa vie. Les Hunger Games sont retransmis à la télévision au Capitole et dans tous les districts. Avant d’être jetés dans une immense arène naturelle, truffée de caméras et de pièges mortels, composée de forêts, de ruines ou encore de rochers, les Tributs sont exhibés au Capitole, où ils doivent parader sur le champ d’honneur devant une foule en délire. Ils sont habillés et coiffés selon la mode de la capitale et sont interviewés sur le plateau d’un reality show animé par un Nikos Aliagas fictif du nom de Caesar. S’ils constituent une source de divertissement pour les citoyens du Capitole, dans la mesure où ceux-ci peuvent parier et sponsoriser leurs Tributs favoris, les Jeux sont un véritable supplice pour les habitants des districts qui voient leurs enfants mourir en direct.
Katniss Everdeen (Jennifer Lawrence), protagoniste principale et narratrice, est originaire du District 12, le plus pauvre de tous, où la famine fait rage. Celui-ci est spécialisé dans l’exploitation minière et approvisionne notamment le Capitole en charbon. Pour la 74ème édition des Hunger Games, Primrose, la jeune sœur de Katniss, âgée de 12 ans, est tirée au sort pour participer aux Jeux et représenter le District 12. Adolescente de 16 ans, Katniss se porte alors volontaire pour prendre sa place, afin de la sauver d'une mort certaine. Dans l'arène, Katniss s’allie avec Rue, une fillette du District 11 de 12 ans comme sa sœur. Après avoir soigné Katniss, Rue est tuée sous ses yeux. Le respect que Katniss lui montre lors d'une cérémonie funèbre improvisée déclenche des heurts dans le District 11, ainsi qu'un élan de sympathie de la part du public, ce qui pousse les autorités de capitole à modifier les règles du jeu. Après une ultime ruse, Katniss remporte les Jeux aux côtés de Peeta Mellark, le Tribut masculin du District 12. C’est la première fois que deux vainqueurs sont proclamés. Le pouvoir central est tourné en ridicule. Après s’être publiquement rebellée contre le destin qui lui était promis par le Capitole et le Président Snow, Katniss devient le symbole de la population opprimée puis de la nouvelle rébellion des Districts en endossant le rôle du Geai Moqueur (Mockingjay).
Au-delà de leur réalisation, de leur casting et de leur aspect spectaculaire, les adaptations cinématographiques de la trilogie sont plus profondes qu’elles n’en ont l’air. Ces films sont extrêmement violents, paradoxalement pas dans les images projetées, mais dans les idées et les concepts sous-jacents qu’ils contiennent. Après avoir assisté au premier opus presque par hasard, nous sommes ainsi sortis de la séance avec un sentiment de malaise. Pour le spectateur « averti » qui sait lire entre les lignes et en comprendre le sens, le film nous incite à la révolte et nous montre pourquoi nous devons nous rebeller et renverser le système en place. Outre une symbolique foisonnante dans les décors, dans le nom des personnages et leurs costumes parfois antagonistes (le Président Snow qui est tout sauf blanc comme neige, dans ses actes, ses habits) et dans la mise en scène des Jeux façon téléréalité, le message le plus important du film se trouve dans le dialogue de quelques minutes entre le Président Snow et le responsable de l’émission présentant les Jeux, Seneca Crane. En s’occupant d’un rosier dans son jardin, le Président Snow, interprété par Donald Sutherland, explique que le pouvoir et le contrôle de la population résident dans le bon dosage de la lueur d’espoir donnée au peuple. Cette notion est essentielle. Il ne faut pas que cette lueur d’espoir soit trop faible, sinon elle s’éteint et le peuple, qui n’a alors plus rien à perdre pour améliorer sa condition, se révolte. Si la lueur d’espoir est trop forte, le peuple sent qu’un changement est possible, à portée de main, et qu’il faut désormais le saisir. La lueur devient étincelle et l’espoir se transforme en désir ardent. La révolte éclate. Par contre, si la lueur d’espoir est savamment dosée et entretenue, le peuple croit qu’un avenir meilleur se dessine au loin, qu’il convient d’attendre patiemment. Cette perspective d’avenir meilleur est évidemment illusoire, mais suffisamment crédible. Par rapport à ce qu’il a à perdre, le peuple ne se risquera pas à se révolter. Dans notre réalité et notre quotidien, par leurs beaux discours et leurs belles promesses, il est évident que l’exécutif français maîtrise parfaitement dans sa communication ce dosage, cette illusion.
Bien entendu, la trilogie contient une forte dimension antique et mythologique. Le concept même des Jeux de la Faim renvoie par exemple aux combats de gladiateurs. Tout au long de l’intrigue, de nombreux noms font référence à la Rome antique. Le fait d'envoyer des jeunes filles et garçons comme « Tributs » rappelle également le mythe du Minotaure, monstre crétois mi-homme mi-taureau qui recevait chaque année sept jeunes Athéniennes et sept jeunes Athéniens en guise d’offrande pour les dévorer dans son labyrinthe.
En analysant plus finement les films américains adaptés de la trilogie, nous pouvons également y déceler une analogie troublante entre l’histoire et la situation actuelle de la Lorraine, ainsi que dans ses relations avec Paris. Au-delà de sa référence antique, l’appellation de « Panem » fait ainsi allusion à « Paname », surnom de Paris, cœur du pouvoir central et du système politique français. La dénomination du Capitole, colline du pouvoir à Rome, renforce cette idée d’hégémonie de la capitale. L’organisation territoriale et politique de Panem s’inspire du centralisme français, tout en l’exagérant. La France est le dernier grand pays d’Europe occidentale encore centralisé à l’extrême. Tous les autres ont adopté une forme plus ou moins avancé de fédéralisme. Tout a été fait depuis la concentration du pouvoir sous Louis XIV pour détruire les corporations, les cultures locales, les références régionales et toute forme de regroupement ou d’association potentiellement nuisible. Tout a ainsi été entrepris pour isoler l’individu face à l’Etat, afin de mieux le contrôler et le surveiller. Puis, sous couvert d’égalité et de laïcité, la société a été uniformisée. Toute pensée ou idée contraire à la pensée dominante, celle du pouvoir central, a été stigmatisée et marginalisée. Ce long processus destructeur, humainement et culturellement, qui se poursuit encore de nos jours, n’a fait que renforcer la concentration des pouvoir et des richesses à Paris par la satellisation et l’exploitation des provinces, notamment périphériques. A l’image du District 12, la Lorraine a longtemps fourni et alimenté la France en minerais (charbon, fer). Tout comme le District 12, elle est reliée par un train à grande vitesse moderne à Paris, point de convergence d’un réseau en étoile. Cœur d’un pouvoir central autoritaire, la capitale française brille également par l’extravagance de ses bobos, leur mépris pour les provinces et leur goût pour le superflu, à l’image des produits de luxe et des défilés de mode. Cette futilité est exacerbée par les médias, dont les émissions de téléréalité et leurs paillettes de stars divertissent et défoulent le peuple, tout en l’éloignant des vrais problèmes.
Katniss face aux décombres et au charnier du District 12, détruit par le Capitole (Crédits photo : Metropolitan Films)
La comparaison de la Lorraine ne s’arrête pas aux frontières du District 12. Dans la France administrative de ce début 2015, notre territoire porte le numéro 13. La Lorraine est la 13ème région par ordre alphabétique. Tout comme le District 13, elle s’est rebellée contre l’émergence d’un pouvoir central. Elle a lutté pour la préservation de sa liberté. Ce que l’on nous apprend pas sur les bancs de l’école à la française, c’est qu’il y a eu des guerres entre la France et la Lorraine. Au XVIIème siècle, au cours de la Guerre de Trente Ans, la Lorraine a été détruite, ses forteresses ont été rasées et 60 % de sa population a été massacrée par les troupes françaises et leurs alliés. A tel point qu’aujourd’hui les historiens parlent de génocide lorrain. La Lorraine s’est ensuite relevée pour se voir imposer un destin nucléaire comme le District 13. N’est-il pas vrai que l’une des seules promesses tenues par la France envers la Lorraine est la réalisation, sans le consentement de la population, d’un centre d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure ? Quel avenir radieux !
L’analogie continue puisqu’un symbole puissant demeure. Si le Geai Moqueur est l’effigie de la rébellion menée par les Districts 12 et 13, la Lorraine possède elle-aussi un oiseau fantastique, même trois et non des moindres, les Alérions. Grâce à eux, les Ducs de Lorraine pouvaient prétendre à une filiation avec Geoffroy de Bouillon. En effet, « Alérion » est l’anagramme de « Loreina », le nom latin de la Lorraine. En Terre Sainte, le pieux chevalier réussit l’exploit de transpercer d’une seule flèche trois Alérions en plein vol. Et vous ne devinerez jamais quelle est l’arme de prédilection de Katniss Everdeen dans Hunger Games. L’arc !
La similitude avec la France et la Lorraine est troublante dans la trilogie Hunger Games. Nous avons des raisons de penser qu’il ne s’agit pas d’une coïncidence. Elle résulte d’une réalité, la nôtre, pour nous montrer la voie. Face à l’autorité arbitraire du pouvoir central et des banques qui contrôlent les Etats, face à une presse muselée, la France pointe en effet à la 39ème place des pays de la planète pour ce qui est de la liberté de la presse derrière la Lettonie et le Salvador, la trilogie Hunger Games est une incitation au soulèvement. Chaque jour, devant tant d’injustice, d’égoïsme et de violence dans notre société, nous avons 1 000 raisons de nous révolter. Nantis de leurs prérogatives et des privilèges qu’ils s’arrogent eux-mêmes, nos gouvernants dilapident pour leur seule gloire éphémère les ressources récoltées et emmagasinées par la base, la laissant crever de faim dans sa crasse. La seule question qui mérite encore d’être posée est la suivante : pourquoi devrions-nous accepter cette réalité, alors que nous la rejetons tous en bloc dans la fiction ?
Non à la politique politicienne et à la fusion de la Lorraine
Par Parti Lorrain | Le 31/12/2014 | Dans Opinion | Commentaires (0)
La motion du groupe d’opposition « socialiste et républicain » au Conseil Général de la Moselle aurait dû recueillir l’assentiment des élus de tout bord. En effet, cette dernière demandait la suppression de l’amendement voté à l’Assemblée nationale française désignant, sans débat ni concertation, Strasbourg comme capitale de la grande région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne. Il n’en fut bien évidemment rien, puisque la majorité UDI-UMP départementale l’a refusée en bloc, y compris les soi-disant Messins Nathalie Griesbeck et Denis Jacquat. Ce dernier, absent, avait laissé une procuration.
Pourtant, la perte du statut de capitale régionale serait une nouvelle catastrophe économique et sociale pour Metz après les iniques et odieuses restructurations militaires et le scandale d’Ecomouv’. Depuis l’imposition autoritaire de la nouvelle capitale, le président du Conseil Général de la Moselle, Patrick Weiten, apparaît gêné. Au début du mois de décembre, celui-ci ne s’était déjà pas associé à plusieurs élus de l’Est de la France pour contester ce Diktat de Paris. A l’instar de bien d’autres de ses collègues, il semble en effet préférer pratiquer de la politique politicienne. Pour ces gens-là, éloignés de la froide réalité quotidienne que nous connaissons et que nous subissons tous en ces temps durs, défendre Metz reviendrait étroitement à défendre son maire socialiste, qui était d’ailleurs également étrangement absent au moment du débat. Cela reviendrait de la même manière à défendre le président socialiste du Conseil Régional de Lorraine, Jean-Pierre Masseret, ainsi qu’à faire du tort au président UMP du Conseil Régional d’Alsace, Philippe Richert, proche de Weiten. Si bien entendu, ni le maire de Metz ni le président du Conseil Régional de Lorraine ne méritent d’être défendus, tant leurs choix et leur inaction sont contestables, nous ne pouvons néanmoins admettre une telle caricature et un tel raisonnement.
Face à ces calculs politiciens si réducteurs, face à cette réalité navrante au regard de l‘intérêt général, devenue pourtant si banale, et face à la faiblesse et à l’incapacité des élus lorrains de tout bord à défendre la Lorraine et les Lorrains, il convient d’agir au plus vite. C’est la raison pour laquelle, opposé à toute fusion de la Lorraine depuis le début et prônant une politique du bon sens proche des gens et des territoires, le Groupe BLE Lorraine, avec l'appui du Parti Lorrain, a décidé, à l’appel de nombreux citoyens réclamant plus de justice et de moralité, de prendre le leadership de la révolte en Lorraine. Il est temps de dire non à tout ce gâchis politique, industriel, économique et social, qui nous empoisonne depuis des décennies. Il est temps de dire non à la fusion de la Lorraine et à sa disparition en tant qu’entité administrative.
Rendez-vous le 10 janvier 2015 à 15h Place Saint-Epvre à Nancy pour dire NON à la fusion lors de la Fête de la Lorraine et des Lorrains.
Ensemble nous résisterons. Ensemble nous réussirons.
Le maire de Metz lâche le Moselle Open
Par Parti Lorrain | Le 31/12/2014 | Dans Opinion | Commentaires (0)
Le patron du tournoi international n’en revient toujours pas. Dominique Gros, maire de Metz, a décidé de supprimer la subvention de 240 000 euros accordée par la Ville pour organiser le Moselle Open. Si bien que ce dernier est aujourd’hui menacé et risque de voler sous d’autres cieux.
Le nom de Metz était encore récemment affiché au milieu de 61 autres villes du monde lors des derniers Masters de Londres. Il pourrait ne plus l’être dans deux ans. Si l’édition 2015 du Moselle Open se tiendra bien encore à Metz, rien n’est plus incertain pour 2016. Dominique Gros a en effet eu l’idée lumineuse de lui sucrer 8 % de son budget, alors qu’il avait tout fait il y a quelques mois pour que l’épreuve, un temps décentralisée à Metz Expo, revienne dans l’antre des Arènes, après que l’union sacrée des collectivités territoriales avait été décrétée pour sauver le tournoi.
Au-delà des considérations et des préférences du socialiste pour le sport de masse et plus qu’un simple coup d’épée dans le dos assené dans un contexte budgétaire pas évident, cette décision résulte avant tout d’un choix politicien. Un caprice adressé en retour à Patrick Weiten, président du Conseil Général de la Moselle, après que celui-ci se soit retiré du financement du futur Centre des Congrès de Metz. La décision du président du CG 57 était elle-même motivée en filigrane par l’abandon du maire de Metz de l’accueil de l’Euro 2016 de football et de la rénovation du Stade Saint-Symphorien.
Au final, toute une ville, un territoire et une région pâtissent de l’égo, de l’égoïsme et de l’intérêt personnel de deux enfants aux cheveux grisonnants (ou de leur absence pour l’un).
Le Parti Lorrain rappelle que le Moselle Open est un évènement formidable qui permet à la ville de Metz d’être reconnue et citée partout des milliers de fois. Le tournoi a en effet un impact médiatique et une visibilité considérables. Il bénéficie par exemple de 30 heures de retransmission à la télévision et à la radio dans 60 pays. Il créé de l’animation dans les écoles et les quartiers de la ville. Des centaines d’enfants sont invités chaque année à assister aux matchs, à jouer au tennis et à rencontrer des stars. Les retombées économiques sont enfin non négligeables pour l’économie locale. 70 % du budget de la manifestation y est ainsi directement réinjecté. Près de 3 000 entreprises lorraines se côtoient et se croisent dans les gradins et les coursives. 200 intérimaires, 5 permanents et 350 employés travaillent dans l’hôtellerie-restauration durant les dix jours de l’épreuve.
Et vous voulez priver Metz, la Moselle et la Lorraine de toute cette manne ?
Pour un Conseil Unique de Lorraine : Alsace, Champagne, non merci !
Par Parti Lorrain | Le 23/10/2014 | Dans Opinion | Commentaires (0)
Les différentes annonces concernant les contours des futures régions donnent le sentiment d’un incroyable bricolage improvisé dans la précipitation, de grotesques gribouillages dessinés en catimini sur un coin de table. Pire, ce redécoupage nous fait reculer de 40 ans. En effet, alors que de plus en plus de responsabilités et de compétences étaient attribués aux collectivités, le pouvoir jacobin parisien se permet brusquement de leur retirer la compétence générale tout en organisant leur charcutage !
Depuis Louis XIV, la France se construit sur le mythe d’une organisation rationnelle de son territoire. Comme si cette pseudo petite nation était un jardin dont on reverrait l’agencement des bosquets et des plans d’eaux géométriques. Si bien que la nouvelle carte des régions, amendée ou non, ne repose sur aucune logique.
Le pouvoir central nous parle ainsi de faire des économies. Or, force est de constater que rien ne permet actuellement de mesurer objectivement les économies et l’efficacité de ce meccano géographique. Divers chiffrages sont avancés. Certains estiment même que la réorganisation territoriale envisagée entraînerait davantage de coûts ! Paris entend fusionner des régions entre elles sans déterminer quelles seront les compétences des uns et des autres, ni mêmes les ressources fiscales et financières qui seraient attribuées aux territoires remodelés. L’argument économique de la « réforme » n’est donc pas recevable.
Par ailleurs, personne n'a apparemment eu l'idée de faire appel aux lumières d'un géographe expert de l'organisation de l'espace. C’est pourtant l’une des spécialités phares de l'école française. Au final, la méthode et les critères utilisés sont affligeants et dénués de sens. Notre Lorraine se voit forcer de fusionner soit avec l’Alsace, soit avec la Champagne-Ardenne, soit encore avec les deux. D’une superficie de 23 547 km², la Lorraine fait les trois quarts de la Belgique et est plus grande que de nombreux Länder allemands tels que la Sarre (2 569 km²) ou encore que la Rhénanie-Palatinat (19 853 km²). La différence avec nos voisins fédérés n’est pas une question de taille « critique », mais d’attributions de compétences et de pouvoirs. De son côté, la Corse, forte de ses 300 000 habitants, a le droit de rester seule. Faut-il donc poser des bombes et commettre des attentats pour passer entre les mailles du filet ? Si tel est le cas, cela fait froid dans le dos ! Par conséquent, l’argument géographique ne tient pas la route.
En outre, imposer des fusions et défigurer à ce point le paysage régional sans la moindre consultation citoyenne pose un grave problème de légitimité et d’appropriation. Das ist keine Demokratie ! Un tel passage en force constitue une insulte envers le peuple, un mépris total.
Examinons à présent la possibilité d’une fusion Lorraine-Alsace. L’association de ces deux territoires à forte identité, souvent antagoniste, n’a rien de naturel, comme on pourrait le croire depuis Paris. En 3 000 ans d’histoire, l’appellation « Alsace-Lorraine » n’apparaît qu’au lendemain de la Guerre de 1870-1871, après que le premier Reich allemand ait annexé le Nord-Est de la Lorraine et l’Alsace, afin d’assouvir sa pulsion expansionniste. Une bonne partie de la mythologie républicaine française s’est construite autour de ces « provinces perdues », oubliant au passage leurs spécificités. Aujourd’hui, la Lorraine est tournée vers le Luxembourg, la Sarre et la Belgique, alors que l’Alsace regarde à l’Est en direction du Bade-Wurtemberg et de la Suisse. L'Alsace-Lorraine n'a jamais été et ne sera jamais une communauté de destin choisie par ses habitants.
Si une majorité des élus alsaciens refuse toute modification des frontières actuelles de l’Alsace, ils ne voient par contre aucun inconvénient à redessiner les frontières d’autres régions, avec en ligne de mire l’arrivée dans leur giron de la Moselle, qui provoquerait l’éclatement de la Lorraine, ainsi que du Territoire de Belfort. On reconnaît une nouvelle fois bien le talent de l’Alsace. Celui-là même qui a réussi à faire croire que les cigognes et le Munster sont alsaciens, alors que les premières s’observent partout et que le second est produit à 95 % en Lorraine.
Que dire à présent d’une fusion Lorraine-Champagne-Ardenne ? D’une part que de nombreux élus lorrains et champenois y sont opposés. D’autre part, que les points communs à la Lorraine et la Champagne se résument essentiellement au partage d’un unique pôle de compétitivité. Enfin, que le rattachement de la Champagne, terre des sacres des rois de France, à la Lorraine, constituerait une véritable insulte lancée à l’histoire lorraine, ancien Etat souverain et indépendant.
La création d’un ensemble Lorraine-Alsace-Champagne ne mérite pas qu’on s’y attarde tant il n’a de sens au vu des éléments et des arguments précédemment avancés.
En conclusion, le Parti Lorrain ne peut que dénoncer des marchandages politiques obscurs éloignés de toute logique économique et territoriale. La carte des régions charcutée n’est qu’une caricature de démocratie et de décentralisation. C’est la raison pour laquelle, à défaut de la reconstitution à court terme d’une grande Lorraine, le Parti Lorrain se prononce pour la création d’un Conseil Unique de Lorraine et rejette idée de toute fusion de la Lorraine avec une région voisine.