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Oui à Vandières
Par Parti Lorrain | Le 30/01/2015 | Dans Opinion | Commentaires (1)
L’affaire Louvigny-Vandières est emblématique de la mauvaise gestion des (ir)responsables lorrains et de la nullité de leur action politique.
Inutilement alambiquée, la question proposée pour la consultation publique du dimanche 1er février peut se résumer ainsi : faut-il construire une gare d’interconnexion TGV-TER à Vandières ou se contenter d’un gare à l’architecture minimaliste, uniquement accessible par la route, mais dont le fonctionnement se passe relativement bien jusqu’à aujourd’hui ?
La réponse est évidemment OUI. Le Parti Lorrain estime en effet que Vandières permettrait enfin de rattraper en partie la monumentale faute d’avoir implanté l’aéroport Metz-Nancy-Lorraine (MNL) et la gare TGV en plein champ à Louvigny.
Simulation 3D de l’implantation de la gare d’interconnexion TGV-TER de Vandières (Crédits image : Verdier-Tappia architectes urbanistes)
Rappelons ainsi que la Gare Lorraine TGV, réservée aux liaisons entre la Lorraine et les grandes villes de province comme Bordeaux, Lille, Nantes ou Rennes, devait provisoirement voir le jour à Louvigny. Provisoirement donc. C’est vrai, après tout, pourquoi construire quelque chose d’intelligent, rationnel et définitif tout de suite. Si nos pathétiques élus n’avaient pas perdu un temps fou à se quereller mais s’étaient au contraire mis au service de l’intérêt général, ce dossier serait déjà clos depuis longtemps.
Faute d’être connectée au réseau TER (Transport Express Régional), la gare de Louvigny aurait au moins eu un minimum de sens si elle avait été aménagée dans l’enceinte de l’aéroport, comme c’est le cas à Roissy par exemple. Malheureusement, la SNCF a tout simplement refusé, sans que personne ne vienne la contredire, par peur d’une éventuelle concurrence avec Air France. La bonne blague, comme si l’avion pouvait réellement constituer une menace pour le TGV sur une telle distance ! Si bien que ce qui devait arriver arriva : Air France s’est retiré de MNL pour les vols entre Paris et la Lorraine une fois la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Est-européenne terminée. Et nous nous retrouvons encore aujourd’hui avec une gare betterave à Louvigny, uniquement accessible par la route et située à trois kilomètres de l’aéroport. A tel point qu’il a fallu attendre un an pour voir fleurir au bord des routes des panneaux de signalisation indiquant la gare !
En 2015, il n’est plus concevable que la Lorraine soit la seule région en France à ne pas disposer d’une gare d’interconnexion TGV-TER.
La gare de Vandières ne coûtera rien aux Lorrains puisqu’elle sera financée dans le cadre de la seconde phase de la LGV Est-européenne par la TICPE (Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Energétiques). Si les Lorrains ne saisissent pas cette opportunité financière, celle-ci ne se représentera plus. De même, si la gare ne se faisait pas, l’argent qui lui était alloué par l’Etat français ne servira pas à financer d’autres infrastructures de transports en Lorraine. Celui-ci sera définitivement perdu. Nous n’avons pas le luxe de nous en priver. D’autant plus que dans le contexte socioéconomique actuel, le chantier de la gare de Vandières permettra de créer et de maintenir des emplois dans le BTP, secteur particulièrement en souffrance.
Des travaux conservatoires d’un montant de 23 millions d’euros ont déjà été engagés sur la commune de Vandières, en prévision de l’implantation de la future infrastructure qui avait été validée. Ceux-ci ont permis d’aménager sur une superficie de 80 hectares les aiguillages, l’élargissement du viaduc du canal de la Moselle pour supporter les voies à quai TGV, les soubassements et certains ouvrages d’art. La gare de Vandières sera en effet construite sur un viaduc, avec des voies à 13 mètres de hauteur. L’infrastructure constitue un véritable enjeu pour toute la Lorraine, dans la mesure où elle supprimera les ruptures de charges pour les voyageurs et les navettes coûteuses pour se rendre à la gare de Louvigny. Il est clair que la reconversion de cette dernière en gare de fret, de stockage de rames et d’évitement en cas de problème reste pour le moment hypothétique. Des pistes de développement intéressantes existent néanmoins, à l’image du réseau Euro Carex et de la possibilité de relier MNL à la LGV, afin de stimuler l’activité fret de la plateforme aéroportuaire. Cette nouvelle voie ferrée permettrait de connecter l’ensemble des gares lorraines à l’aéroport via Vandières.
Le Parti Lorrain considère que l’initiative de Jean-Pierre Masseret d’organiser une consultation publique sur ce dossier n’est qu’un énième coup politicien à même de raviver de profondes divisions entre les Lorrains au moment même où l’unité doit plus que jamais prévaloir. Au lieu d’assumer ses responsabilités, le président du Conseil Régional de Lorraine préfère les fuir en organisant un onéreux simulacre de démocratie participative, alors que la gare a été déclarée d’utilité publique. L’abandon de Vandières entacherait au contraire le processus démocratique prévu, réalisé et entériné.
Le projet de canal Saône-Moselle enterré
Par Parti Lorrain | Le 06/12/2013 | Dans Opinion | Commentaires (0)
Le projet de canal Saône-Moselle, avec un éventuel barreau vers le Rhin, a été repoussé au-delà de 2050 par la Commission Mobilité 21 dans son programme d’investissements sur 10 ans. Cette décision diligentée par Paris et appliquée par la préfecture suspend de facto la procédure de débat public et les études préalablement engagées. Ces dernières étaient pourtant poussées. Elles ont été menées par VNF (Voies Navigables de France), maître d’ouvrage du projet. Elles devaient conduire au débat public en 2012, comme le prévoyait la loi sur le Grenelle de l’environnement 1 de 2009. Le projet fait par ailleurs l’objet d’un très large consensus dans les territoires concernés, c’est-à-dire aussi bien en Lorraine, qu’en Bourgogne, en Alsace, en Franche-Comté ou encore en Rhône-Alpes, ainsi que chez les principaux acteurs du fluvial.
La Commission Mobilité 21 a également motivé sa décision par l’état des finances publiques et le coût des réseaux actuels à entretenir. Il va être difficile de conduire les études jusqu’à leur terme, d’autant plus avec la suspension de l’écotaxe et la remise à plat de la fiscalité.
La Lorraine est une nouvelle fois mise sur la touche. Comme d’habitude.